Manifestation sur la colline parlementaire

Source: Radio-Canada
URL: http://www.radio-canada.ca/regions/ottawa/2005/12/10/001-manif_parlement.shtml
Date: 10 décembre 2005

Une soixantaine de personnes n'ont pas hésité à braver le froid, samedi après-midi, pour demander l'abolition de la procédure qui permet de détenir tout résident permanent ou tout ressortissant étranger sans porter d'accusations contre lui.

Les manifestants ont répondu à l'appel du comité justice en faveur de la libération de Mohamed Harkat. Le groupe voulait profiter de la Journée internationale des droits de la personne et du troisième anniversaire de détention de Mohamed Harkat pour dénoncer les certificats de sécurité.

Selon le comité, les certificats de sécurité sont contraires aux droits fondamentaux.

Mohamed Harkat, citoyen d'Ottawa d'origine algérienne, est détenu depuis près de trois ans parce que les services secrets canadiens sont convaincus qu'il est un agent dormant du réseau Al-Qaeda.

Considéré comme une menace à la sécurité nationale, M. Harkat pourrait être expulsé en Algérie. Son épouse, Sophie Harkat, soutient qu'il pourrait être torturé ou tué s'il y retourne. Elle demande aux partis politiques en campagne de prendre des engagements fermes.

Mohamed Harkat a toujours clamé son innocence : il soutient n'avoir jamais appuyé de mouvements islamistes extrémistes.

Le certificat de sécurité : une procédure exceptionnelle

Il permet d'arrêter, de détenir et de déporter tout résident permanent ou tout ressortissant étranger que le Canada considère comme une menace à la sécurité nationale, sans pour autant avoir à l'accuser formellement ni à divulguer l'ensemble de la preuve contre lui.

Au Canada, cinq hommes musulmans sont actuellement sous le coup d'un tel certificat. Quatre d'entre eux sont toujours emprisonnés sans procès, dont Mohamed Harkat.

La Cour suprême du Canada se penchera sur la constitutionnalité des certificats de sécurité au mois de juin 2006.

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