L'homme d'Ottawa que le gouvernement canadien croit être membre d'un groupe affilié au réseau terroriste Al-Qaida, Mohamed Harkat, a comparu très discrètement, lundi soir, au palais de justice du secteur Hull, alors que le principal intéressé a informé la juge de la cour fédérale qu'il a changé d'avocat pour des raisons d'argent et d'expertise.

La comparution de M. Harkat n'avait même pas été annoncée au palais de justice, au cours de la journée de lundi. La cour fédérale agit ainsi pour éviter les bains de foule au procès, comme c'est déjà arrivé par le passé. Entouré d'agents de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et de constables spéciaux du ministère de la justice du Québec, M. Harkat est passé devant la juge très rapidement, après les heures de bureaux, pour faire le point sur sa situation. Dans un commun accord entre le clan Harkat et Me Bruce Engle, ce dernier ne représentera plus les intérêts de M. Harkat. "Nous n'avons plus les moyens de payer pour les services de Me Engle, a expliqué la conjointe de Mohamed Harkat, Sophie Harkat, lorsque jointe au téléphone. Il ne détient pas l'expertise nécessaire pour travailler seul sur ce dossier et je n'ai vraiment pas les moyens de payer pour les services de deux avocats. De plus, je n'ai plus d'argent à investir dans la défense de mon mari, qui a déjà coûté quelque 40 000 $. Je fais présentement des démarches auprès du gouvernement de l'Ontario, afin d'obtenir de l'aide financière pour la défense de mon conjoint. Les autres personnes qui se trouvent présentement dans la même situation que mon mari, au Canada, ont droit à de l'aide financière du gouvernement. Les meilleurs avocats dans ce domaine se trouvent à Toronto et un de ceux-là serait prêt à m'aider."