Les Palestiniens veulent une vraie chance

Original author: Matthieu Boivin
Source: Le Droit
URL: N/A
Date: 30 novembre 2004

George W. Bush à Ottawa
Les Palestiniens veulent une vraie chance


La cause de la centaine de réfugiés palestiniens à risque de déportation du Canada a reçu une attention particulière, hier après-midi, dans la capitale nationale. Environ 150 personnes ont manifesté dans les rues d'Ottawa en faveur de ces individus à la recherche d'une terre d'accueil.

La manifestation a débuté sur les terrains de la Cour suprême, sous l'oeil attentif de quelques dizaines de policiers. Après quelques discours de circonstance, la manifestation pacifique s'est déplacée dans les rues, pour passer devant l'ambassade israélienne et devant les bureaux de la ministre fédérale de l'Immigration, Judy Sgro. La circulation a été quelque peu perturbée, mais le rassemblement s'est bien déroulé dans l'ensemble, sans anicroche entre agents de la paix et activistes.

Devant les bureaux de Mme Sgro, sur la rue Laurier, les activistes ont demandé à ce que la ministre donne une vraie chance aux réfugiés palestiniens. Ils ont notamment fait référence à un Palestinien arrêté à Laval la semaine dernière, Ahmad Nafaa, qui pourrait se faire expulser du pays dès aujourd'hui. Selon eux, les nouvelles politiques d'Immigration Canada et le renforcement des mesures de sécurité canadiennes depuis les attentats du 11 septembre empêchent les Palestiniens qui ont un bon dossier d'obtenir leur statut de réfugié.

"Regardez le cas de Ahmad Nafaa. Son frère a eu la gräce d'un commissaire d'Immigration Canada, mais pas lui, a expliqué Rabie Masri, un Canadien d'origine palestinienne résidant au pays depuis 14 ans. Ce n'est pas logique du tout ! Pour ces Palestiniens, obtenir leur statut de réfugié devient finalement un tirage, où ils peuvent gagner beaucoup, mais également perdre beaucoup."

Les manifestants en avaient également contre George W. Bush. "Les États-Unis appuient Israël dans leurs efforts pour occuper les territoires palestiniens. Si George W. Bush mettait ses culottes et disait aux Israéliens d'arrêter, Immigration Canada ne se retrouverait pas devant une situation où elle doit traiter autant de dossiers de Palestiniens qui veulent obtenir leur statut de réfugié politique."

La conjointe de Mohamed Arkat, Sophie Harkat, était également présente au rassemblement pro-palestiniens. Son ami de coeur s'est fait arrêter par les agents du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), il y a deux ans, en vertu d'un certificat de sécurité. Un tel document est valide depuis que le gouvernement canadien a donné plus de pouvoirs aux forces de l'ordre, après le 11 septembre, pour éviter un autre attentat du genre.

"On accuse mon mari d'être membre d'Al-Qaïda, un groupe que la majorité des gens ne connaissaient même pas avant les attentats de New York. Sans ces événements graves, ces lois n'auraient pas été adoptées et je ne serais pas ici, aujourd'hui, pour défendre les droits de mon mari."

mboivin at ledroit dot com


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